Jelena Bjelica

Prostitution : l’esclavage des filles de l’Est

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Préface de Claude Boucher, présidente de l’association des Amis du Bus des Femmes.
Avant-propos de Jean-Arnault Dérens, rédacteur en chef du Courrier des Balkans.

De la Roumanie à la France, Jelena Bjelica remonte les filières du crime organisé et de la prostitution. Rencontres, témoignages, son récit donne la parole aux femmes bafouées et aux organisations qui les défendent.

On suit avec elle l’itinéraire de prostituées de l’Est : comment elles se sont fait piéger, comment elles ont vécu l’enfer et comment elles ont survécu... Les mots sont durs, mais le récit est limpide. Et surtout nécessaire.

Ce livre n’est pas un essai, c’est un cri de révolte. Contre les politiques corrompus, contre les profiteurs de misère, contre les gouvernements occidentaux qui ferment les yeux.

Engagée mais lucide, Jelena est avant tout une journaliste. L’enquête est minutieuse, elle fait taire les rumeurs et dissipe les légendes. D’une part, elle dénonce, à l’Est, l’implication des politiques dans l’organisation de la traite et, d’autre part, en Europe occidentale, elle souligne l’incohérence des programmes de lutte.

L’Europe communautaire qui se cherche n’a visiblement pas encore trouvé un système efficace pour protéger les victimes de l’exploitation sexuelle. Car comme le souligne Jelena, la lutte doit être mené à l’échelle du continent.

Ce livre est également l’occasion de rendre hommage aux associations qui dénoncent les réseaux criminels et qui défendent les prostituées (Le Bus des Femmes, le Nid, Karo, la Strada...). Elles fournissent à ces femmes un accompagnement sanitaire nécessaire (distribution de préservatifs), et leur apportent un soutien moral indispensable.

Jelena nous offre donc un témoignage simple et bouleversant, un livre plein d’humanisme et de compassion. Avec cet ouvrage, la traite des femmes n’est plus un mythe, une réalité fantasmée, c’est désormais une expérience concrète que nous devons combattre.

L’auteur

Jelena Bjelica est née à Belgrade en 1977. Cette jeune journaliste serbe a été correspondante de la presse de Belgrade à Sarajevo en 1996-1997. Depuis 2000, elle travaille sur la prostitution forcée et la traite des êtres humains, dans les Balkans et dans toute l’Europe. Elle est reconnue comme l’une des meilleures spécialistes de ce dossier. Militante féministe, engagée dans les réseaux de résistance au nationalisme (mouvement Otpor, Centre pour la décontamination culturelle de Belgrade, etc..), elle est aujourd’hui correspondante régulière pour le Kosovo du quotidien Danas de Belgrade. Elle dispose également d’une chronique dans l’hebdomadaire albanais du Kosovo Java et elle collabore à l’Osservatorio sui Balcani.

Elle a publié en 2002 un manuel pour les journalistes : la traite des êtres humains dans les Balkans. Ce livre, édité en serbe, a été traduit en anglais et en albanais.

En 2004, elle a obtenu le prix Press Freedom Award - Signal for Europe, décerné à Vienne par Reporters sans frontières - Autriche.