Paris (75008)

Exposition : L’Or des Thraces, trésors de Bulgarie

| Du au

Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann Paris-8e. Tél. : 01-45-62-11-59
Ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures ; nocturne le lundi jusqu’à 21 h 30
Entrée : de 7 € à 9,50 €

Cette exposition constitue un événement majeur dans le contexte de l’entrée de la Bulgarie au sein de l’Union Européenne en 2007. Fruit d’une collaboration institutionnelle franco-bulgare, elle présente les trésors archéologiques des Thraces, civilisation brillante depuis le IIe millénaire avant Jésus-Christ jusqu’aux invasions barbares du IVe siècle. Des pièces archéologiques hors du commun, conservées dans les plus grands musées de Bulgarie, ont été exceptionnellement réunies en France pour offrir un témoignage éclatant de cette civilisation.

« Des vases, des jambières, des colliers, des coupes, des appliques, des cruches, des gobelets, des coupes à boire, ornés, ciselés, martelés, gravés - une avalanche d’or et d’argent -, tous retrouvés dans des tombes thraces, sur le territoire de l’actuelle Bulgarie, sont exposés à Paris, au musée Jacquemart-André.

Des pièces, rarement vues, font surgir une civilisation largement ignorée, contemporaine de la Grèce classique. Le visiteur les découvre dans la pénombre après avoir passé le seuil (fictif) d’un de ces tumulus où les souverains thraces étaient inhumés avec leurs trésors.

L’éclairage dramatise la centaine de pièces prêtées par la Bulgarie. Ce monceau d’orfèvrerie a été découvert dans une demi-douzaine de tombes depuis la fin de la dernière guerre mondiale. Très souvent grâce au hasard - un agriculteur labourant son champ, un terrassier creusant une tranchée ont mis au jour ces prestigieux vestiges qui donnent une autre idée de ces tribus errantes dans l’arrière-cour de la civilisation grecque.

Elles révèlent la virtuosité des orfèvres qui ont réalisé ces objets ensevelis avec les souverains. Mais aussi la magnificence un peu barbare de ces microdynasties, souvent opposées les unes aux autres, dont les plus brillantes s’épanouirent entre le VIe et le IIIe siècles av. J.-C.

Le dernier, Spartacus

Les artistes thraces sont au contact avec les Grecs (au sud), avec les Scythes (à l’est) et avec les Celtes (sur le Danube). On retrouve dans leur production artistique les canons esthétiques et une partie de la mythologie qu’ils partagent avec la Grèce : le culte de la Déesse mère, celui d’Hercule et de Dionysos. Parfois des artistes grecs sont mis à contribution (trésor de Panaguristé). Mais ce peuple de cavaliers regarde aussi du côté des grandes plaines qui bordent la mer Noire. De là viennent les volutes, la souplesse des formes et le goût des représentations animales, parfois fantastiques, hérités de l’art des steppes.

Plus tard, les Thraces subirent le rouleau compresseur de la civilisation romaine et furent assimilés à l’empire. Le dernier Thrace dont l’histoire a retenu le nom
fut Spartacus, le gladiateur qui conduisit (en 71 av. J.-C.) la dernière grande révolte d’esclaves dans la péninsule italienne ». (Le Monde du 17.10.06 - Emmanuel de Roux).