Le Courrier des Balkans

Woman’s land

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Ecrivain de Bosnie-Herzégovine, Velibor Colic vit en Bretagne. La plupart de ses livres ont été traduits en français, notamment Les Bosniaques, Perdido, et La vie fantasmagoriquement brève et étrange d’Amadeo Modigliani. Invité en août 2006 du festival de cinéma de Douarnenez, il a écrit ce poème un matin, dans les bureaux provisoirement occupés par la rédaction du Courrier des Balkans...

La nuit sans fin, je pense : une époque dégueulasse plane à présent sur le monde. Je ne me souviens pas des étapes de mon retour à travers un ciel de cuivre. Je ne me souviens pas dans quel ordre sont arrivées les choses. Je suis cette intense incertitude qui doute, ce conteur qui cherche ta présence dans l’essence de chlorophylle. L’impossible espace entre la défaite et ce qu’on appelle la victoire. J’ai nommé les endroits où j’ai vu ton visage. Comme Borges, j’ai nommé et numéroté, chaque chapitre de ma lettre sans fin. J’ai versé trois gouttes du vin devant la synagogue, j’ai allumé un cierge à Saint-François & (…)

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