Cognac (16100)

Littératures européennes : Balkans en avant

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Auteurs présents en novembre :

L’écrivain Velibor Čolić est connu pour ses romans – Jésus et Tito, Les Bosniaques, La vie fantasmagoriquement brève et étrange d’Amadeo Modigliani... Et c’est aussi un passionné de musique !

Dans son roman Ederlezi (éditions Gallimard), suivez l’histoire d’un fameux orchestre tzigane composé de musiciens virtuoses, buveurs, conteurs invétérés, séducteurs et bagarreurs incorrigibles. C’est aussi tout un pan de l’histoire de XXème siècle que vous découvrirez. Plus qu’un pas : entrez dans la danse et laissez-vous emporter par ces musiques tziganes !

Passerelle entre bande dessinée et littérature, le roman graphique de Gani Jakupi La dernière image (coll. Noctambule chez Soleil) est un témoignage poignant sur le retour de l’auteur au Kosovo. A la fin du conflit au Kosovo, un magazine propose à Gani Jakupi (qui réside actuellement à Barcelone) de faire un reportage, accompagné d’un photographe. Une occasion inespérée de revoir ses proches, mais ce voyage se révèlera douloureux quand il découvre qu’il est escorté par un photographe avide de sensationnalisme... Une réflexion profonde sur la place du journalisme et le rôle des journalistes.

Romancier, nouvelliste, dramaturge, l’écrivain slovène Drago Jančar prend plusieurs voix et dévoile l’histoire d’une femme et d’un pays.

Veronika Zarnik est de ces femmes troublantes, insaisissables, de celles que l’on n’oublie pas. Elle forme avec Leo, son mari, un couple bourgeois peu conventionnel aux heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. Une nuit de janvier 1944, le couple disparait dans de mystérieuses circonstances. Qui était vraiment Veronika ? Cinq proches du couple tentent de cerner l’énigmatique jeune femme et délivrent, par fragments, les nombreuses facettes de sa personnalité. Cette nuit je l’ai vue (éditions Phébus, traduit du slovène par Andrée Lück-Gaye), et vous ?

Vous avez sans doute déjà lu ses livres, vous l’avez peut-être rencontré à Cognac en 2012 lors de l’édition consacrée à l’Ukraine. Andreï Kourkov revient dans un autre registre sur les événements tragiques qui secouent son pays. Chaque jour ou presque, il s’est rendu sur le Maïdan de Kiev occupé par les manifestants. Son Journal de Maïdan (traduit du russe par Paul Lequesne aux éditions Liana Levi) raconte son quotidien en temps de révolution et livre un regarde à la fois politique et intime.

Nous avons lu le premier volet de son dyptique Pelote dans la fumée (Actes Sud BD, traduit du croate par Aleksandar Grujicić), et attendons déjà la suite ! Scénariste et illlustrateur, Miroslav Sekulić-Struja dépeint les aventures du jeune Pelote. Il nous plonge dans l’univers d’un orphelinat avec des personnages fantasques, exubérants,écorchés et incroyablement vivants. Le tout servi par des dessins magnifiques !

Découvrez le premier roman, traduit en français par Anne-Laure Brisac (éditions Intervalles), de l’écrivain grec Dimitris Sotakis ! A l’ère de la surconsommation, des crises qu’elles soient grecques ou mondiales, L’argent a été viré sur votre compte est un roman ubuesque, proche du conte philosophique sur notre quotidien où la tentation de gagner de l’argent est omniprésente. Un homme passe un contrat et loue son appartement à une société moyennant une forte rémunération. Mais peu à peu, son espace va se réduire jusqu’à devenir irrespirable... A lire d’une traite !

Dans Les enfants de Hansen (Gaïa, traduit du monténégrin par Alain Cappon et Mireille Robin, il n’est pas question de famille, d’enfants. Mais plutôt du bacille de Hansen. Ognjen Spahić nous transporte dans la Roumanie de 1989, dans la dernière léproserie d’Europe. Les pensionnaires sont coupés du monde, le peu qu’ils aperçoivent de l’extérieur est une cimenterie dont le mur est décoré de l’effigie de Ceaucescu. Alors que les malades organisent leur évasion, l’émeute qui fera tomber le régime éclate un matin de décembre. Le contexte est donné, le décor est planté. Sans pathos, il décrit la léproserie et ceux qui l’habitent, et dresse un portrait de la déchéance humaine qu’elle soit physique ou symbolique. Et pourtant l’espoir est toujours là. Un texte fort qui ne vous laissera pas indifférent.

Un livre fort et dense sur le destin tragique d’Ana Mladic, fille du général Ratko Mladic que la presse étrangère surnomme « le boucher des Balkans », et retrouvée morte le 24 mars 1994 en pleine guerre de Bosnie d’une balle dans la tête dans la maison où elle habitait avec ses parents à Belgrade. Avec La fille de l’Est (Gallimard, traduit de l’espagnol par Anne Plantagenet, dont on salue la traduction !), la romancière Clara Usón nous plonge au cœur même de notre mémoire européenne la plus récente. Elle nous rappelle le passé flamboyant et douloureux de cette région du monde qui s’appelait la Yougoslavie et, sans parti pris ni manichéisme, mêlant habilement les faits historiques et les péripéties d’une fiction, elle nous dépeint les atrocités de cette guerre hantée par les vieux démons du nationalisme. Une oeuvre magistrale !

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