La nouvelle Alternative consacre sa très riche dernière livraison à la Bulgarie, à la veille de l’intégration européenne de ce pays.
Au sommaire, une étude des élections législatives de 2005, par Antony Todorov, une analyse sur « l’économie bulgare au seuil de l’Union européenne », par Wladimir Andreff, un article (qui laisse un peu sur sa faim) de Mihail Gruev sur « les identités bulgaro-musulmanes : un essai typologique ».
Frédy Foscolo revient sur l’histoire compliquée de la perception de la Bulgarie en Europe et sur les enjeux de l’intégration européenne. Soulignant le poids du crime organisé et son OPA réussi sur la politique bulgare, F.F. rappelle que « l’absurde ici est que ce sont les clans mafieux qui investissent du pouvoir les hommes politiques, ceux là même qui ont la charge de lutter contre eux ». De la sorte, « le véritable scandale pour l’Europe n’est pas tant la menace d’une invasion de plombiers polonais que le danger de voir les syndicats du crime s’insinuer au coeur des institutions européennes.
Le poids des mafias n’est, hélas, pas spécifique à la Bulgarie, mais l’auteur dénonce à juste titre la passivité politique et l’incurie des dirigeants européens eux-mêmes.
On trouvera aussi d’autres approches, dans une riche section culturelle, notamment une étude d’Ivan Elenkov et Daniela Koleva sur « l’historiographie bulgare après 1989 », et plusieurs textes littéraires.
