Il était un peu plus de minuit quand le vieux train a quitté la gare de Belgrade, grinçant sur ses rails comme s’il portait les souvenirs de toute une époque. Dans le compartiment, un couple d’Italiens partageait une bouteille de vin local avec un étudiant serbe. À travers la vitre, les lumières de la ville s’évanouissaient, laissant place à l’obscurité mystérieuse des montagnes. Voyager en train dans les Balkans, ce n’est pas seulement se déplacer : c’est plonger dans une autre temporalité, où chaque gare raconte une histoire et chaque arrêt est une promesse d’aventure.
Un réseau ferroviaire hors du temps
Le réseau ferroviaire des Balkans est un héritage vivant de l’ancienne Yougoslavie, de l’Empire ottoman et même de l’Empire austro-hongrois. Les rails serpentent à travers des paysages escarpés, reliant des villes chargées d’histoire, souvent à bord de trains qui semblent sortis d’un autre siècle.
Depuis quelques années, les lignes sont peu à peu modernisées, mais dans certaines régions, les wagons grincent encore, les horaires sont aléatoires et les gares semblent figées dans les années 80. Et c’est justement ce charme brut qui attire de plus en plus de voyageurs en quête d’authenticité.
« J’ai pris un train de Sarajevo à Mostar. Il n’y avait pas de clim, les fenêtres étaient ouvertes, et le vent chaud portait l’odeur des pins. C’était magique », raconte Léa, une voyageuse française de 28 ans.
Le prix des billets reste dérisoire : 5 à 15 euros pour des trajets de plusieurs heures. Et malgré les retards fréquents, les trajets sont ponctués de paysages à couper le souffle — montagnes, rivières turquoise, villages oubliés.
Belgrade, le point de départ idéal
Capitale de la Serbie et carrefour ferroviaire majeur, Belgrade est souvent le point de départ d’un périple balkanique. La gare centrale, bien que vieillissante, reste animée et pratique pour rejoindre aussi bien la Bosnie, que la Macédoine du Nord ou le Monténégro.
La ville elle-même mérite plusieurs jours d’exploration. Entre la forteresse de Kalemegdan, les ruelles bohèmes de Skadarlija et les soirées animées sur les péniches du Danube, Belgrade est une ville qui ne dort jamais.
« J’ai adoré l’énergie brute de Belgrade. C’est une ville qui ne cherche pas à plaire, mais qui vous prend par surprise », confie Tomáš, un Tchèque qui a voyagé en train pendant trois semaines dans la région.
Depuis Belgrade, plusieurs lignes mythiques s’offrent à vous, dont celle qui mène à Bar, au Monténégro, considérée comme l’une des plus spectaculaires d’Europe.
Sarajevo, entre cicatrices et renaissance
La ligne Belgrade-Sarajevo n’est plus directe depuis la guerre des années 90, mais il est possible de rejoindre la capitale bosnienne via des correspondances. Sarajevo est une ville qui bouleverse. Son histoire récente, marquée par le siège le plus long de l’Europe moderne, est palpable à chaque coin de rue.
Mais au-delà des cicatrices, Sarajevo séduit par son atmosphère unique : un mélange d’Orient et d’Occident, de minarets et de clochers, de cafés turcs et de bars à vin.
« Je n’avais jamais vu une ville aussi mélancolique et belle à la fois », raconte Anna, une voyageuse allemande. « On sent que les gens ont souffert, mais aussi qu’ils ont envie de vivre. »
Depuis Sarajevo, un train panoramique vous emmène à Mostar en moins de trois heures. Le trajet longe la rivière Neretva et traverse des gorges impressionnantes. À l’arrivée, le célèbre pont ottoman et les maisons en pierre blanche vous accueillent comme dans un rêve.
Skopje et la Macédoine du Nord, entre kitsch et authenticité
Peu de voyageurs s’aventurent jusqu’à Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord. Pourtant, la ville est un curieux mélange d’architecture brutaliste, de statues gigantesques et de ruelles orientales.
Le train depuis Belgrade met environ 8 heures. Le confort est sommaire, mais le spectacle est permanent : champs de tournesols, montagnes arides, villages figés dans le temps.
Skopje déroute au premier abord. Le centre-ville, reconstruit après le tremblement de terre de 1963, est dominé par des monuments néo-classiques récents, parfois qualifiés de « Disneyland balkanique ». Mais en s’éloignant un peu, on découvre des quartiers roms, des bazars ottomans, et une vie locale vibrante.
« Skopje, c’est comme un collage étrange, mais c’est ce qui la rend inoubliable », résume Elodie, une photographe belge.
Podgorica et la ligne mythique vers Bar
La ligne Belgrade-Bar est une légende du rail. Inaugurée en 1976, elle traverse 254 tunnels et 435 ponts sur 476 kilomètres. Le voyage dure environ 11 heures, mais chaque minute est un spectacle.
Les montagnes du Monténégro défilent sous vos yeux, les vallées profondes, les forêts denses, les rivières cristallines. Le point culminant est le pont Mala Rijeka, perché à 200 mètres au-dessus du sol.
« Je n’ai jamais vu un trajet aussi beau. À chaque virage, j’avais envie de pleurer tellement c’était grandiose », confie Julien, un passionné de trains.
L’arrivée à Bar, sur la côte adriatique, marque un contraste saisissant : après les hauteurs vertigineuses, la mer s’étend à perte de vue. Bar n’est pas la plus belle ville côtière du Monténégro, mais elle est une porte d’entrée vers des joyaux comme Budva ou Kotor.
Thessalonique, la porte de l’Orient
Enfin, pour ceux qui souhaitent prolonger leur aventure vers le sud, Thessalonique, en Grèce, est une escale fascinante. Accessible depuis Skopje ou Sofia, la ville est un carrefour culturel depuis l’Antiquité.
Le train traverse les plaines du nord de la Grèce, entre champs d’oliviers et collines dorées. Thessalonique elle-même est une ville portuaire vibrante, marquée par l’histoire byzantine, ottomane et juive.
« On sent ici le poids des siècles, mais aussi une jeunesse qui veut créer, inventer, vivre », décrit Dimitra, une habitante de la ville.
De là, on peut poursuivre vers Athènes, ou remonter vers la Bulgarie, en suivant les rails comme un fil invisible entre les cultures.
—
Voyager en train dans les Balkans, c’est accepter de ralentir, de se perdre, de s’émerveiller. C’est aussi une façon de comprendre une région complexe, marquée par l’histoire, mais résolument tournée vers l’avenir. Alors, quelle sera votre prochaine gare ?
L’auteur a utilisé l’intelligence artificielle pour approfondir cet article.

Originaire de Pristina, Fevza est une experte en géopolitique ayant travaillé avec plusieurs ONG internationales. Son expertise dans les relations internationales et les enjeux migratoires offre une perspective unique sur les dynamiques transfrontalières des Balkans.






Voyager en train dans les Balkans, c’est une aventure humaine incroyable. Chaque trajet raconte une histoire, il faut absolument en faire l’expérience.
Voyager en train dans les Balkans, c’est comme plonger dans un roman. Des paysages incroyables et des histoires à chaque gare. Qu’attendez-vous pour embarquer ?
Fevza, cet article m’a transporté ! Les trains des Balkans semblent être une aventure en soi. J’adore le mélange d’histoire et d’exploration.
C’est beau tout ça, mais les trains sont souvent en retard. Pas sûr que ce soit un bon moyen de voyager. Franchement, un peu déçu.