Découvrir Novi Sad : capitale culturelle méconnue de la Serbie

Découvrir Novi Sad : capitale culturelle méconnue de la Serbie

Nichée sur les rives du Danube, à l’écart des itinéraires touristiques classiques, une ville d’Europe centrale semble garder jalousement ses secrets. À première vue, Novi Sad n’a rien d’une métropole flamboyante. Et pourtant, derrière ses façades pastel et ses ruelles pavées, elle cache un cœur vibrant, une scène artistique effervescente, et une histoire bien plus riche qu’on ne l’imagine.

Comment cette ville serbe, souvent éclipsée par Belgrade ou Budapest, est-elle devenue l’une des capitales culturelles les plus intrigantes du continent ?

Une ville entre deux mondes

Novi Sad n’est ni tout à fait occidentale, ni totalement orientale. Elle est un carrefour, un pont entre les cultures slaves, austro-hongroises et balkaniques.

Fondée au XVIIe siècle, la ville a vu défiler empires, guerres et renaissances. Son nom signifie littéralement « nouvelle plantation », un clin d’œil à ses origines agricoles. Mais aujourd’hui, c’est une autre forme de culture qui y pousse.

« Quand je suis arrivée ici, j’ai senti une énergie particulière », confie Ivana Marković, artiste peintre installée dans le quartier de Podbara. « C’est comme si les murs eux-mêmes racontaient des histoires. »

Avec ses 300 000 habitants, Novi Sad est la deuxième ville de Serbie. Elle est aussi le centre de la province autonome de Voïvodine, une région connue pour sa diversité ethnique : Serbes, Hongrois, Slovaques, Croates, Roms et bien d’autres y cohabitent depuis des siècles.

Cette mosaïque se ressent partout : dans la langue, la cuisine, la musique, et surtout dans l’art.

Une capitale culturelle européenne inattendue

En 2022, Novi Sad a été désignée « Capitale européenne de la culture ». Pour beaucoup, ce fut une surprise. Pour d’autres, une évidence.

« Ça faisait longtemps qu’on attendait qu’on nous remarque », explique Miloš Petrović, coordinateur de l’événement. « On a toujours eu une scène artistique très active, mais peu de gens en dehors de la Serbie s’y intéressaient. »

Pendant toute l’année, plus de 1 500 événements ont eu lieu : expositions, concerts, installations, performances. Les rues se sont transformées en galeries à ciel ouvert. Des artistes du monde entier ont convergé vers cette ville que peu connaissaient.

Le slogan de l’année culturelle ? « 4 nouveaux ponts ». Une référence à la reconstruction symbolique des liens entre les peuples, l’histoire, la jeunesse et la créativité.

« Ce n’est pas juste un slogan », insiste Miloš. « C’est ce que la ville est vraiment. »

Petrovaradin : la forteresse des artistes

De l’autre côté du Danube, un géant de pierre veille sur la ville : la forteresse de Petrovaradin. Construite par les Habsbourg au XVIIIe siècle, elle abrite aujourd’hui l’un des lieux les plus fascinants de Novi Sad.

Sous ses remparts, plus de 80 ateliers d’artistes occupent les anciennes casernes. Peintres, sculpteurs, photographes y travaillent dans un silence studieux, entre les murs chargés d’histoire.

« On l’appelle la Montmartre des Balkans », sourit Tamás, sculpteur hongrois installé ici depuis 15 ans. « Mais c’est mieux. Ici, personne ne vous regarde de travers si vous expérimentez. »

Chaque été, la forteresse se transforme en scène géante pour le festival EXIT, l’un des plus grands événements musicaux d’Europe de l’Est. En 2023, plus de 200 000 festivaliers venus de 90 pays ont dansé sous les étoiles, entre les bastions et les tunnels secrets.

Un contraste saisissant entre l’histoire militaire du lieu et sa réinvention comme temple de la liberté artistique.

Des quartiers qui murmurent

Au-delà des monuments, c’est dans les quartiers que l’âme de Novi Sad se révèle vraiment.

Dans le centre, les façades baroques de la rue Dunavska rappellent l’héritage austro-hongrois. Mais il suffit de s’enfoncer dans les ruelles voisines pour découvrir des cafés alternatifs, des librairies indépendantes, et des fresques murales qui racontent les luttes d’hier et d’aujourd’hui.

Dans le quartier de Sremska Kamenica, au sud de la ville, les maisons colorées bordent les collines boisées. C’est là que vivent de nombreux intellectuels, écrivains et professeurs.

« Il y a une vraie douceur de vivre ici », raconte Jelena, professeure de littérature. « On peut lire dans le parc, entendre un concert de jazz improvisé au coin de la rue, ou discuter politique dans un café sans prétention. »

Même les anciens quartiers industriels, comme Chinatown, renaissent. Les anciennes usines y abritent désormais des centres culturels, des studios de danse contemporaine, ou des cinémas d’art et d’essai.

Une jeunesse en quête de sens

Novi Sad est une ville jeune. Près de 30 % de sa population a moins de 30 ans. Et cette jeunesse n’a pas peur de bousculer les codes.

« On n’a pas grandi avec les mêmes repères que nos parents », explique Luka, étudiant en design. « On a connu la guerre, les sanctions, l’isolement. Mais on veut autre chose. On veut créer, partager, s’ouvrir. »

Cette génération utilise l’art comme un outil de transformation sociale. Les collectifs fleurissent, les projets collaboratifs se multiplient. On y parle écologie, féminisme, droits LGBT, mémoire collective.

Des lieux comme Fabrika, un ancien entrepôt transformé en espace pluridisciplinaire, accueillent débats, projections, concerts expérimentaux. Tout y est autogéré, participatif, vivant.

« Ce n’est pas toujours facile », admet Luka. « Mais ici, on sent qu’on peut faire bouger les choses. »

Une ville entre mémoire et avenir

Novi Sad n’oublie rien. Ni les bombardements de l’OTAN en 1999, qui ont détruit tous ses ponts. Ni les blessures plus anciennes, laissées par les régimes successifs. Mais elle ne se fige pas dans le passé.

Des musées comme le Musée de la Voïvodine ou le Centre de la Mémoire explorent ces histoires complexes avec une rare honnêteté. Des artistes les réinterprètent, les questionnent, les subliment.

« Le passé est important », confie Marija, historienne de l’art. « Mais ce qui me fascine ici, c’est la manière dont on le transforme en quelque chose de nouveau. »

Aujourd’hui, Novi Sad continue de se réinventer. Elle attire des créateurs, des rêveurs, des curieux. Elle ne cherche pas à ressembler à Paris, Berlin ou Prague. Elle trace son propre chemin, à sa manière.

Et peut-être est-ce cela, au fond, sa plus grande force : être elle-même, sans bruit, mais avec intensité.

Alors, que reste-t-il à découvrir dans cette ville discrète qui ne cesse de surprendre ?

Il est peut-être temps de laisser Novi Sad vous raconter sa propre histoire.

L’auteur a utilisé l’intelligence artificielle pour approfondir cet article.

2 commentaires sur “Découvrir Novi Sad : capitale culturelle méconnue de la Serbie

  1. Novi Sad est un trésor caché. Sa culture vibrante et ses artistes incroyables méritent d’être découverts. Franchement, c’est inspirant !

  2. Novi Sad, c’est un peu comme une boîte de chocolat : plein de saveurs inattendues. Qui aurait cru qu’une ville tranquille pouvait être si vibrante ?

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