Visiter Shkodër à vélo : entre lacs, ruines et cafés animés

Visiter Shkodër à vélo : entre lacs, ruines et cafés animés

Un matin d’avril, le soleil se lève lentement sur les toits rouges de Shkodër. Dans les ruelles encore fraîches, les premiers cyclistes glissent silencieusement, leurs roues crissant sur les pavés. Une vieille dame, assise devant sa maison, lève la main en guise de salut. Ici, tout commence à vélo, et tout semble s’y prêter.

Une ville façonnée pour les deux roues

Shkodër n’est pas une ville comme les autres. Capitale culturelle du nord de l’Albanie, elle est aussi l’une des plus anciennes cités des Balkans. Mais ce qui surprend d’abord, c’est le ballet incessant des bicyclettes. Des jeunes en route pour l’école, des hommes en costume, des femmes en robe longue : tous pédalent.

« Ici, le vélo, c’est une tradition. Mon grand-père allait déjà au marché comme ça », raconte Ardit, 32 ans, réparateur de cycles dans le quartier de Parrucë. Il n’est pas rare de croiser des vélos datant des années 70, restaurés avec soin, circulant fièrement aux côtés de modèles plus récents.

La topographie de la ville aide : plate, compacte, avec peu de circulation motorisée. En 2019, une étude locale estimait que plus de 30 % des déplacements en centre-ville se faisaient à vélo, un record dans les Balkans.

Le lac de Shkodër : un miroir paisible

En quittant le centre, une piste cyclable mène au lac de Shkodër, le plus grand des Balkans. À l’aube, l’eau est lisse comme du verre. Les pêcheurs remontent leurs filets, pendant que les oiseaux d’eau picorent les rives. À vélo, on longe la berge sur plusieurs kilomètres, entre roseaux et vergers.

« Chaque fois que je viens ici, j’ai l’impression que le temps s’arrête », confie Lira, une institutrice à la retraite qui pédale tous les matins autour du lac. « C’est mon refuge. »

Les plus aventureux poussent jusqu’au petit village de Shirokë, à 5 km de la ville. Là, les restaurants de poissons s’alignent face à l’eau, et les terrasses ombragées invitent à une pause bien méritée. Le poisson grillé y est une spécialité, souvent accompagné de légumes du jardin et d’un verre de raki local.

Rozafa : la forteresse silencieuse

À l’horizon, une silhouette massive veille sur la ville : le château de Rozafa. Perché sur une colline rocheuse, il offre une vue spectaculaire sur les rivières Drin, Buna et Kir. L’ascension à vélo est ardue, mais possible pour les plus téméraires. Sinon, on laisse le deux-roues au pied de la colline et on grimpe à pied.

La légende de Rozafa, jeune femme murée vivante dans les fondations du château pour assurer sa solidité, continue de hanter les lieux. « Quand je regarde ces murs, j’imagine encore son souffle derrière les pierres », murmure Gentiana, guide touristique passionnée.

Construit par les Illyriens, renforcé par les Vénitiens puis les Ottomans, le château est un livre d’histoire à ciel ouvert. Depuis les remparts, le panorama est à couper le souffle. On y aperçoit la ville, le lac, les montagnes albanaises et même, par temps clair, les premières collines du Monténégro.

Cafés, marchés et vie locale

Retour en ville. À Shkodër, les cafés sont une institution. Il y en aurait plus de 1 200 pour une population de 135 000 habitants. Chaque coin de rue semble abriter une terrasse, souvent remplie du matin au soir. Les vélos s’alignent devant les vitrines, comme les chevaux d’antan.

« Ici, on ne boit pas un café pour se réveiller. On le boit pour vivre », plaisante Erion, serveur au Café Republika, un lieu prisé des artistes et des étudiants. L’expresso est roi, servi fort et court, accompagné d’un verre d’eau glacée.

Le marché de Rus i Madh, à quelques tours de pédale du centre, est un autre point de vie. On y trouve des fruits éclatants, des fromages de montagne, du miel artisanal. Les vendeurs connaissent leurs clients par leur prénom. « Tu veux des tomates d’hier ou de ce matin ? », demande une marchande à un cycliste en short.

Art, photographie et mémoire

Shkodër est aussi la ville de Marubi, pionnier de la photographie albanaise. Le musée Marubi, installé dans un bâtiment moderne, expose plus de 500 000 clichés datant du XIXe siècle à nos jours. Des portraits saisissants, des scènes de vie, des instants figés d’une Albanie en mutation.

« Ces images sont notre mémoire collective », explique Ina, conservatrice du musée. « Elles montrent que même à travers les guerres, les dictatures, les gens ont continué à vivre, à aimer, à pédaler. »

L’art est partout : dans les galeries, sur les murs, dans les festivals. Chaque été, Shkodër accueille un festival de théâtre de rue, où les artistes déambulent parmi les passants, souvent suivis par des enfants à vélo.

Vers le nord, l’appel des montagnes

Pour ceux qui veulent pousser l’aventure, la route vers le nord s’ouvre sur les Alpes albanaises. À environ 20 km de Shkodër, les collines deviennent montagnes. Les cyclistes expérimentés partent tôt, bien équipés, pour rejoindre Theth ou Valbonë, deux villages perchés au cœur des massifs.

« C’est un autre monde, plus brut, plus sauvage », décrit Lukas, un voyageur autrichien croisé sur la route de Boga. « Mais le contraste avec Shkodër rend l’expérience encore plus forte. »

Des agences locales proposent désormais des circuits à vélo hybride ou électrique, avec hébergement chez l’habitant. Une manière douce et immersive de découvrir l’Albanie profonde.

Dans les rues de Shkodër, le vélo n’est pas un moyen de transport. C’est un rythme, une culture, une manière d’habiter le monde. À chaque coup de pédale, on traverse l’histoire, la nature et la chaleur humaine d’une ville encore méconnue. Peut-on vraiment la comprendre autrement qu’en selle ?

L’auteur a utilisé l’intelligence artificielle pour approfondir cet article.

6 commentaires sur “Visiter Shkodër à vélo : entre lacs, ruines et cafés animés

  1. Shkodër semble être un endroit où chaque coup de pédale raconte une histoire. C’est inspirant de voir une ville vivre au rythme du vélo.

  2. Shkodër, c’est un vrai trésor. Les vélos, l’histoire, et le café, tout donne envie de pédaler ! Qui veut faire un tour ?

  3. Fevza, j’adore ton article ! Les détails sur Shkodër et sa culture du vélo donnent vraiment envie d’y faire un tour. Bravo !

  4. Le vélo à Shkodër, c’est hype, mais franchement, j’suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen de découvrir la ville. Trop de pavés !

  5. Fevza, cet article m’a transporté. Shkodër semble être un véritable bijou, où le vélo devient une poésie des ruelles. Quelle belle façon de découvrir une ville !

  6. La façon dont le vélo s’intègre à la vie quotidienne à Shkodër est inspirante. Ça donne envie de pédaler et de découvrir chaque coin de cette ville magique!

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