Il est à peine 7 heures du matin, et la lumière dorée du soleil commence tout juste à caresser les pierres anciennes du vieux pont de Mostar. Le silence est presque irréel. Pas de bousculade, pas de perches à selfie, pas encore. Dans quelques heures, la scène sera méconnaissable. Mais pour l’instant, la ville semble retenir son souffle.
Le vieux pont : une icône chargée d’émotions
Impossible de parler de Mostar sans évoquer son emblème : le Stari Most. Construit au XVIe siècle par les Ottomans, détruit en 1993 pendant la guerre de Bosnie, puis reconstruit à l’identique en 2004, ce pont est bien plus qu’un simple monument.
“C’est un symbole de résilience,” confie Jasmina, guide locale depuis 12 ans. “Chaque pierre raconte une histoire. Des touristes pleurent parfois en le traversant, sans savoir pourquoi.”
Le pont attire chaque année plus d’un million de visiteurs. Mais cette popularité a un prix : des files d’attente interminables, des foules compactes, et une expérience parfois étouffante. Pourtant, il existe des façons simples de redécouvrir Mostar autrement, loin des circuits classiques.
Se lever tôt : la clé pour voir Mostar s’éveiller
C’est le conseil que tous les habitants donnent aux voyageurs curieux : commencez votre journée avant les autres.
“À 6h30, Mostar est à vous,” sourit Emir, photographe amateur. “Les ruelles sont vides, les chats dorment encore sur les pierres chaudes, et le pont est silencieux. C’est magique.”
Les bus touristiques arrivent généralement entre 9h30 et 10h. En planifiant votre visite aux premières lueurs du jour, vous profiterez d’une lumière idéale pour les photos et d’une atmosphère presque méditative.
Et si vous êtes là en été, vous éviterez aussi les 35°C écrasants de la mi-journée.
Éviter les foules grâce aux entrées secondaires
Mostar regorge de ruelles étroites et de passages secrets. Peu de visiteurs savent qu’il existe des chemins alternatifs pour accéder au pont sans passer par les artères principales.
En longeant la rive Est de la Neretva, un petit escalier discret mène directement à la base du pont. “On y croise parfois des pêcheurs ou des enfants qui jouent, mais jamais de groupes organisés,” explique Luka, un étudiant en histoire.
De là, vous pouvez admirer le pont depuis le niveau de la rivière, un angle rarement vu sur Instagram, puis remonter tranquillement vers le centre historique.
Explorer au-delà du pont : trésors cachés de Mostar
La plupart des touristes ne s’éloignent jamais à plus de 300 mètres du pont. Pourtant, Mostar regorge de lieux fascinants à quelques minutes de marche.
Le quartier de Brankovac, par exemple, offre une plongée dans l’architecture austro-hongroise du XIXe siècle. Ses maisons en pierre, souvent abandonnées, racontent une autre facette de la ville.
Plus au nord, le parc Zrinjevac est un havre de fraîcheur. “Les locaux viennent y lire, boire un café, ou simplement discuter à l’ombre,” raconte Aida, libraire depuis 30 ans. “Ici, on respire.”
Autre pépite méconnue : la mosquée Koski Mehmed-Pacha. Moins fréquentée que sa voisine Karadjoz-Bey, elle offre une vue imprenable sur la vieille ville depuis son minaret, sans la cohue.
Manger local, loin des pièges à touristes
Autour du pont, les restaurants affichent des menus multilingues et des prix qui feraient pâlir Sarajevo. Pourtant, à quelques rues de là, on peut savourer la vraie cuisine bosnienne pour trois fois rien.
Chez Tima-Irma, une petite échoppe familiale cachée dans une ruelle, le cevapcici est grillé sur du charbon de bois. “On ne fait pas de pub, les gens viennent parce qu’ils ont entendu parler de nous,” dit Irma, la propriétaire.
Autre adresse prisée des habitants : Sadrvan. Ici, le menu change selon les saisons et les produits du marché. En été, les feuilles de vigne farcies et le yaourt maison font fureur.
Et pour le dessert ? Un tufahija (pomme farcie aux noix et au miel) dégusté en terrasse, face à la Neretva, loin des cris et des files d’attente.
Visiter en basse saison : l’expérience transformée
Si vous le pouvez, évitez juillet et août. Non seulement les températures sont extrêmes, mais les rues deviennent impraticables.
“En octobre, c’est parfait,” conseille Marko, propriétaire d’une maison d’hôtes. “Il fait encore bon, la lumière est douce, et les visiteurs sont plus calmes, plus respectueux.”
Au printemps, la ville s’éveille lentement. Les fleurs envahissent les balcons, les terrasses rouvrent, et les habitants prennent le temps de discuter. Un rythme plus lent, plus authentique.
Et surtout, les prix chutent : hébergements, restaurants, souvenirs… Tout devient plus accessible.
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Mostar n’est pas qu’un décor de carte postale. C’est une ville vivante, vibrante, marquée par son histoire et ses contrastes. En prenant le temps de l’explorer autrement, en déjouant les foules et en écoutant ses silences, on découvre une âme bien plus profonde que celle offerte par les circuits express.
Mais au fond, la vraie question est peut-être celle-ci : et si le plus beau souvenir de Mostar n’était pas une photo sur le pont, mais un moment volé, quelque part, au détour d’une ruelle oubliée ?
L’auteur a utilisé l’intelligence artificielle pour approfondir cet article.

Originaire de Pristina, Fevza est une experte en géopolitique ayant travaillé avec plusieurs ONG internationales. Son expertise dans les relations internationales et les enjeux migratoires offre une perspective unique sur les dynamiques transfrontalières des Balkans.



Mostar, c’est bien plus qu’un ponte. Explorez ses ruelles, savourez la vraie cuisine, et décrochez des moments authentiques. Ne vous contentez pas des clichés.
Mostar, c’est comme une machine à remonter le temps. Entre histoire et tranquillité, on y découvre des trésors cachés. Pas que des selfies!
Fevza, j’adore la façon dont tu mets en lumière l’âme de Mostar ! Tes conseils pour éviter les foules sont précieux. Merci !